1. |
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C’pas que j’veux pas d’enfant c’est que j’veux pas de famille
C’pas que j’veux pas d’amant c’est que j’veux pas de béquille
J’veux pas jouer la fragile et aimer libre et franc
Pour jouer dans l’argile il faut y mêler mon sang
J’aurais peut-être pas fait mieux, mais j’aurais pas fait pire
J’aurais ben pris soins d’eux, bonne mère prête à mugir
Avaler mes pilules refuser d’avorter
Diviser mes cellules céder ma volonté
Je peux être si triste pas besoin que je sois plate
Je mène une vie d’artiste en assume les flats
Je préfère les vagues au roulis des voitures
Le sel de la Camargue au sucre des confitures
J’aspire à marcher nue dans la lumière vive
Chanter la nuit venue à la lune ma convive
Aux braises de mon feu m’envelopper du ciel noir
Enfin confier mes vœux au silence du soir
Bien au chaud dans mon ventre là où il n’y a pas de bébé
Y’a des mélodies tendres qui lentes à incuber
Elles ont force d’aimer, l’ardeur et le désir
Pour que les semailles de mai se récoltent dans le plaisir
Quand j’arrive à nommer une pensée que je porte
À ne pas l’abandonner sur le seuil de la porte
Je fais un petit pas, continue d’avancer
Sur la crête qui sépare se taire de se tuer
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2. |
Corbeau
06:04
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La peau souple de ton cuir, son odeur de fumé
Une voix qui fait frémir comme un lac, la risée
J’avais un air dur à cuire, c’était pour t’impressionner
On a éclater de rire pis on s’est pas lâché
J.J. Cale en sourdine je t’ai invité à rester
Tu m’as dit : Sur la glace fine, vaut mieux savoir danser
Je croise un corbeau, il me dit : As-tu du feu ?
Je le toise pour un peu, on danse pour un temps
La mort est pour qui veut un banquet de chair
Une carcasse d’homme heureux un samedi bar ouvert
On a mis tout notre temps à tout faire en même temps
Le jour tu l’allumais la nuit je la brûlais
La valse sur la glace rythmée par notre urgence
D’agir en laissant traces de don et de patience
De nos mains minérales brunies d’étés et de feu
Des mains qui serrent le métal, caressent le bois noueux
Croasse un corbeau au-dessus du feu
Je le fixe dans les yeux, il me caresse en passant
La mort est pour qui veut un banquet de chair
Un cadavre d’amoureux un samedi bar ouvert
Un dimanche de printemps le lac a callé
Il a filé dans le courant quand la glace a cassée
Secouée comme un chien j’ai hurlé pour seul chant
C’est pas vrai que dans les mains me reste juste le néant
Il me reste toute cette vie et j’en ferai un jardin
Noir et roux comme la suie ou le corbeau malin
Mon homme mon corbeau même si t’es mort longtemps
J’allume encore le feu quand j’ai frette en me levant
La mort est pour qui veut un banquet de chair
Le corps d’un malheureux un samedi bar ouvert
Avec toi je comprends que les corbeaux sont heureux
En dansant j’apprends à vivre sans nous deux
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3. |
J'veux plus être veuve
06:53
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J'veux plus trembler seule dans mon lit
J'veux plus errer seule dans mes nuits
J'veux plus de soupirs
J'veux des envies
J' veux plus d' désirs inassouvis
Aidez-moi quelqu'un
Sauvez-moi quelqu'un
J'veux plus être veuve
J'veux plus sauter sur le premier venu
J'veux plus r ' regretter d'avoir voulu
L'utiliser pour m' oublier
Pour remplacer un disparu
Aidez-moi quelqu'un
Sauvez-moi quelqu'un
J'veux plus être veuve
J'veux plus rêver au temps d'avant
Quand la mort c'était pour longtemps
J'veux plus pleurer sur l'temps perdu
À mettre la table pour l'inconnu
Aidez-moi quelqu'un
Sauvez-moi quelqu'un
J'veux plus être veuve
J'veux plus jouer à la fausse morte
Qui ressuscite tous les matins
J'veux plus d'chanson j'veux plus d'refrain
Plus de sanglots entre deux notes
Sauvez-moi quelqu'un
C’est pas vrai que j’suis veuve à vie
Texte d’Hélène Bacquet
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4. |
Ode au poêle à bois
05:53
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Ode au poêle à bois
Je chauffe
Je rentre le bois le laisse sécher
Je vide la cendre la lance sur la neige
Je chauffe
À coup de hache dans les bûches gelées
Ça prend du petit bois faudra rallumer
Je chauffe
Je bourre la fournaise joue avec la clé
À pleine face dedans si il prend pas son air
Je chauffe
Me lève la nuit pour remettre du bois
Réchauffe mon ennui avec des éclats
Je chauffe
Je suis de ce feu cette braise de mélèze
Je suis avec toi
ces cendres sur la neige
Je chauffe
Les morts sont morts les murs sont debout
Un poêle ne peut pas être éteint tout le temps
Je chauffe
Je n’ai d’yeux que pour les bûches consumées
Les baisers dans l’cou reçus par milliers
Je chauffe
Au venir 3/4
aux panneaux d’armoires
Aux têtes d’épinettes des terres de la couronne
Je chauffe
Bouleau à papier pour les nuits d’hiver
Au tremble vert si le printemps arrive
Je chauffe
Je chauffe et j’ai froid j’apprends à chauffer
J’ai le souffle court et les bras fatigués
Je chauffe
Je corde le chaos que la perte a causé
Je n’attends personne je fais du café
Je chauffe
(Saute les champignons /Rissole une dent d’ail/ Déglace au vin blanc/ Ajoute de la crème/ Un trait de vin blanc/ Un bon filet de crème/
Une pointe de muscade
avec les bolets/
Sel au moment de sauter les bolets/ Poivrer
/Réduire et servir dans un bol/ Ça se mange à la cuillère/
Des bolets à la crème)
Je chauffe
Je lance la cendre dessine sur la neige
Les traits noirs sur blanc d’une ligne épaisse
Je chauffe
J’entoure la maison calfeutre les fenêtres
Je cultive la chaleur et l’incandescence
Je chasse la mort la tiens à distance
Lui fais peur à pisser qvec mon bûcher
Je chauffe
Quand ‘a’ viendra m’prendre
Je crisserai le feu
M’élancerai sur la neige
Embraserai dans la cendre
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5. |
Fly in fly out
05:36
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Fly in fly out
Des lèvres qui glissent sur une hanche aux profondeurs du Saint-Laurent
Entre Thunder Bay et Bonne Espérance une langue qui pisse sur un sein blanc
L’eau et la suie perlent sur nos peaux une nuit d’amour sur un bateau
Hasard au cœur de l’Amérique
la mer des fois fait tout ce qu’il faut
On joue le mythe et ses fondements ;
de la grosse ouvrage pis ben de l’argent
La Frontier nous la repousserons
à coup de reins et d’illusions
Your name is Miel
your tall your strong your blue
I don’t wanna leave tomorrow morning susurré entre l’oreille et le cou
L’aurore te dépose sur la rive
too bad mon miel c’est l’Amérique
Kiss me again see you one day
in Iqaluit or Sudbury
On se retrouvera sur un contrat, retranchés dans un autre Nord
De pétrole de fer ou d’or dégâts, abus, assassinats
Sous une lune Road to nowhere nous basculerons sur la roche nue
Entre nos bouches éclaterons camarines et espoirs ténus
Your name is Miel
your tall your strong your blue
I don’t wanna leave tomorrow morning susurré entre l’oreille et le cou
Depuis mon Nord à tête des eaux ici la mer n’a pas d’écho
Je coule d’ennui dans mon canot loin de l’amour et ses bateaux
M’arrive mon miel quand j’ai trop soif de téter le bonbon du souvenir
Ça goûte rien et ça écoeure,
mais ça ramène un peu de salive
Il m’arrive même de penser t’écrire à la poste restante de Chevery
Mais je me dis que t’es rendu
à Fort Nelson ou Mc Murray
Your name is Miel
your tall your strong your blue
I don’t wanna leave tomorrow morning susurré entre l’oreille et le cou
Miel si ton Nord frôle le mien arrête ici te reposer
Je te cueillerai entre mes cuisses comme l’Amérique accueille ses fils
Mon sang coulera jusqu’à ta bouche ton sexe tiède jusqu’à mes hanches
Nos corps vikings blasteront les veines l’or déboulera jusqu’à nos manches
Miel si ton cœur frôle le mien
arrête ici le déposer
And if you come, come for the night and we’ll bloom under the moonlight
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6. |
Tous ces lacs
04:52
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Tous ces lacs
Tous ces lacs que la terre porte
D’eau de sable vase ou roche
Furent glaciers
Furent berceaux
Furent glaciers
Furent berceaux
Mon sang te porte
Sache-le
Sache-le
Solo de rasoir électrique
Deux pieds sortent de la douche
T-shirt kaki suivi d’une joue
Testing ma blonde
Testing one-two
Testing ma blonde
Est-ce que c’est doux ?
Frissons sur l’échine
Frissons sur les seins
Reprendre tendre rame
Se rentre à l’île
L’île de l’eau
S’élancer
Les nez collés
Les bouches proches
Rouler dans l’un
Rouler dans l’autre
Aspirer l’un
Expirer l’autre
Respirer l’eau
S’enfoncer
Le poids des corps au fond du lac
La vase vole la glaise revole
Le gris du jour brille
Se rendre à l’île, l’île de l’eau
Être l’onde et le courant
Être lie et grisant
Être l’un être l’eau
Être l’un dans l’autre
Un glacier nous pressera
Moraines endormies
Débris arrachés et noués à l’argile
Et noués à l’argile
Tous ces lacs que la terre porte
D’eau de sable vase ou roche
Furent glaciers
Furent berceaux
Furent glaciers
Furent berceaux
Mon sang te porte
Sache-le
Sache-le
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7. |
La traversée
03:50
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La traversée
Traversée comme la rivière traverse le sable
Un corps fendu un corps encore
Je ne demande rien et n’offre que ce que j’ai
Mes os secs et mes chairs sans peau
Mes os secs et mes chairs sans peau
L’araignée du matin tisse son espoir sur la gesce
Je répéterai les gestes autant qu’il le faudra
De toute ma moelle et ma patience
De toute ma moelle et ma patience
J’arrive à l’eau
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8. |
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Massy Emond La Motte, Québec
Massy Emond est une femme truck.
Son cycle de création actuel s'articule autour du féminin en région ressource. Chanson-poésie-captation sonore-art vivant.
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